MotsPeints
J'ai rêvé d'un voyage.
Le soleil réveille trois gouttes de rosée,
Elles sont nées ce matin dans la mousse d’un pré ;
En voulant voyager elles prennent leur élan,
Pour découvrir la vie, et ses nombreux printemps.
Alors, sans effort, happées par le ruisseau,
On les entend pleurer en tombant de très haut,
Inexpérimentées comme des débutants,
Leur course continue dans le lit du torrent.
Un trou noir les avale muettes de frayeur,
Elles ressortent surprises de cette grande peur ;
Ballottées, chahutées dans ce mouvant terrain,
Vite, vite elles voyagent vers leur destin.
Sur l’antique chaussée, gardée par l’amphibien,
Leur jeunesse s’envole mais elles glissent en vain,
Les galets érodés leurs donnent des secrets,
L’arène de la rive a griffé leurs reflets.
Mais voilà que soudain leurs voix mures sont brisées ;
Poussées par le courant, elles vont sur les écueils,
Vieilles, toutes meurtries sur leur corps bien usé,
La mer les recouvre d’un immense linceul.
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Le Franc
Ah! ingrate nation, qui oublie son passé;
Et en quelques instants, le jette et le défait.
Les siècles somptueux, les moments de grâce
Sont tombés, pour toujours en pleine disgrâce.
Rappelez-vous pourtant, j'ai suivi tous vos pas;
Sorti de vos blousons, réglé tous vos achats;
Je brillais au soleil, j'illuminais vos yeux,
J'étais presque éternel, je me sentais précieux.
Du jour où je suis né, en tristes occasions
Pour la tête d'un roi suis devenu rançon
Bien des années plus tard, dans le monde assagi;
Des mains d'un artisan, est née mon effigie.
Je me souviens du soir où tout a basculé,
Où l'on a fait la fête pour ce jeune arrivé;
Dans l'instant j'ai compris, que c'était mon trépas;
Et mon enterrement se ferait dans la joie.
Sans fleurs ni couronnes, on m'a enseveli;
De mes flancs abattus, vos mines ébahies;
Ont vu en un moment fondre tout ce métal,
Effaçant a jamais l'emblème national.
Puisqu'il faut accueillir ce nouveau locataire;
Laissons le grandir en valeur monétaire
Que ses nombreux cousins, tous bien semblable à lui,
Viennent prendre le sol de sa chère patrie.
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La DANSE
Il était une fois un soulier bien ciré
Qui abritait du froid un cor joliment fait
Un soir tout dévêtu allongé dans le lit
Il vit un jeune intru en tout point comme lui
E t les deux inconnus se mirent à parler
Approche mon enfant mais t'est tu donc perdu
Ce lieu est très plaisant pour qui a peu vécu !
Je me suis égaré excusez mon erreur
Pouvez-vous m'accorder un peu de vos faveurs
Si de mon jeune âge me vient l'incorrection
Poser avec courage tout un tas de questions
Ainsi bien j'aimerais connaître sans effroi
Comment vivez-vous seul dans ce dur célibat
De votre visage si lisse et peu ridé
Je vois cette beauté pouvez-vous m'expliquer
Amant de ses soirées et ma plus tendre amie
La danse est ma source son âme mon lit
Quand le soir arrive je m'ennivre de joie
J'ai le goût de vivre entouré d'un beau bas
La note s'envole et les couples sont prêts
Mes deux pieds s'affolent la danse a commencé
Robes de dentelles élégants pantalons
Font battre leurs ailes comme des papillons
Les promesses d'un soir les serments de demain
Pour ces corps enlacés jusqu'au petit matin
Leurs jambes éffilées habillés de velours
Ne pensent qu'à danser et invitent à l'amour
Un conseil mon ami cherchez à adopter
Un soulier entrainé pour votre seul logis
Et partez dans la nuit sur les pistes à danser.
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Solitude
Je le vis de très loin, triste solitaire;
Planté sur le gazon, bordé de fougères,
Des larmes de cristal, de son tronc s'échappaient,
Et les lueurs du jour, peu à peu y mouraient.
Il avait pauvre allure, les épines ternies,
Profitant peu du temps, n'ayant aucune envie;
Ci ce n'est tous les jours de penser à ce dieu
Qui la fait pousser là, éloigné sous les cieux.
La vaste clairière est tout son horizon,
Par delà les allées sont tous ses compagnons,
Il envie leur présence et à les écouter,
Quand le vent frais du soir les faits tous murmurer.
Il aimerait comme eux, être bien protégé
Du rigoureux hiver, du soleil des étés;
Leurs branches enchevêtrées, faisant corps de leur bois,
Contre cette chaleur, et cet immense froid.
Hélas il est bien seul, entouré par le vent;
Qui le prend et le tord, et y passe en sifflant;
Le temps l'a engourdi, sa ramure est pelée,
Elle tombe sur le sol, en quelconque déchet.
La bien étrange vie du sapin isolé,
A troublé mon esprit en cette matinée,
Je pose mes deux mains, j'entoure ce géant;
Et de la solitude, desserre le carcan.
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Sur le thème de la gourmandise...
GOURMANDISES AFRICAINES
Nations entendez-vous, l'appel de ces enfants;
Qui monte jusqu'aux cieux, mais se perd dans la nuit;
Leurs regards tournés vers l'homme vêtu de blanc,
Qui n'a plus le pouvoir de protéger leurs vies.
Voyant ces malheureux, un homme a créé,
Pour redonner espoir, un tout nouveau produit;
La pâte d'arachide survitaminée,
Va bientôt remplacer le maigre bol de riz.
Cet inventeur allant plus loin que l'essentiel,
C'est à dire nourrir les populations,
Mis un peu de magie, un rayon de soleil,
Quand il conditionna sa secrète potion.
Copiant en tous points ce qui se fait de mieux,
Pour aiguiser l'envie, faire rêver les coeurs,
Il fit parvenir à ces nécessiteux,
Ces papillotes scintillantes de couleurs.
La poussière vola à cause des camions,
On les montre du doigt, les gens sont excités;
Les gamins sont pressés d'attraper les cartons,
Ce rêve est devenu, enfin réalité.
Nations entendez-vous, le rire des enfants;
Battant des mains en choeurs, ils se sont tous assis;
Et il ne disent plus, sous la tente des camps,
Que l'Europe a le pain, l'Afrique l'appétit.
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